Cher tous, je suis amoureux.

J'ai rencontré Anthony sur une application. Il n'y a pas grand monde dans la plaine et je pensais déjà avoir vu passer les profils de tous ceux qui comme moi, sont différents. La photo d'Anthony est apparu.

Quelque chose de sauvage, d'un peu effrayant. Quelque chose de libre. 

Nous parlons depuis plusieurs semaines, de nos amours, de nos familles (nous sommes tous les deux orphelins de père). Moi je ne peux pas vraiment me déplacer. La plaie. Le piège. L'orphelinat. Le sentiment d'être emprisonné. 

Lui, il dit toujours qu'il se sent emprisonné dehors. Anthony parcours la Plaine-Pesticide sur son vélo. 

Il baise... Qui ne l'a pas baisé par là-bas ?

Il est originaire de Puis-l'Evêque. ce n'est pas très loin. Pas à côté non plus. Entre nos villes et nos villages, ici dans la Plaine, il y a parfois un monde... Un monde qui peut paraitre sans fin. Anthony n'en a cure. C'est comme s'il volait. Il connait la Plaine comme personne, parce qu'il connait tous les hommes qui s'y cachent et qui cherchent à aimer. Sobrement ou brutalement.

Il me raconte toutes ces histoires d'amour, ces conquêtes de chaire... Je crois que tous ces hommes lui volent un peu plus son âme à chaque fois que les corps frappent. Anthony est un garçon qui s'étiole.

Anthony est un garçon qui, comme moi, pense à la mort.

Il dit qu'elle l'appelle. Il dit qu'au jour de cette rencontre, elle lui apparaitra dans un orgasme. Qu'il lui faut mourir dans l'amour et la sauvagerie virile.

Bientôt, Anthony sera mort. Bientôt, je quitterai le pensionnat pour aller le retrouver. Je grimperai sur mon vélo, je le chercherai et je le trouverai. 

Mais il faut faire vite.

Car bientôt, Anthony sera mort.




Un message d'amour en vidéo, pour toi Anthony :